


Le vent brûlant du désert s’insinuait dans chaque pli de tissu, chaque ouverture de la tente qu’Aywa avait plantée à la lisière de l’oasis. Les grains de sable dansaient comme des spectres dorés, glissant entre ses doigts alors qu’elle passait une dernière fois en revue les coordonnées qu’elle avait reconstruites à partir des fragments de journaux de son père. Cela faisait maintenant près de huit mois qu’il avait disparu, laissant derrière lui seulement quelques notes codées et un message audio déformé par le temps : « Le projet Hourglass… fonctionne. Mais je ne suis plus seul ici. » Ces mots résonnaient encore dans l’esprit d’Aywa, jour et nuit. Ils étaient devenus sa boussole, son moteur, son obsession.
Arthur Gilman n’était pas un homme qu’on oubliait. Archéologue brillant, chercheur visionnaire, et surtout père aimant, il avait consacré sa vie à percer les secrets du désert égyptien. Mais son dernier projet, baptisé Hourglass, avait franchi une frontière que la science elle-même n’osait pas nommer. Dans ses carnets, il parlait de fractures temporelles, de structures conscientes, et d’un mécanisme capable de figer ou de répéter des instants. Ses collègues avaient ri. Les investisseurs s’étaient détournés. Mais lui, il avait continué. Et il avait disparu.
Aywa avait suivi son ombre de ville en ville, de chantier abandonné en ruine oubliée, jusqu’à cette étrange élévation dans le désert, un monticule artificiel recouvert de sable. Ce matin-là, alors que le soleil peinait à se lever, elle avait vu les premiers reflets métalliques sous la dune. En dégageant la couche supérieure, elle avait découvert une dalle lisse, sombre, polie comme du verre, incrustée de symboles mêlant hiéroglyphes anciens et caractères binaires. À peine eut-elle posé la main sur le centre que la dalle vibra doucement. Une lumière bleue s’étira, traçant un cercle parfait avant de révéler une entrée souterraine. Et une voix, synthétique mais douce, avait murmuré :
« Dr. Gilman reconnu. Empreinte génétique secondaire détectée : sujet Aywa. Accès préliminaire autorisé. »
Son cœur s’était figé. Elle descendit, le souffle court, les doigts crispés sur sa lampe torche, et découvrit une structure hors du temps. Des murs de pierre, des arcs de métal luisant, des panneaux holographiques jaillissant de socles antiques. Loin d’un simple site archéologique, elle était entrée dans un temple vivant, une machine titanesque mêlant passé et futur, architecture et technologie, mémoire et système.
Elle n’avait pas encore compris ce que le projet Hourglass était vraiment. Mais elle savait qu’elle venait de mettre le pied dans un lieu qui se souvenait, et peut-être même… qui attendait.



Les premières salles que traversa Aywa étaient comme des sanctuaires abandonnés. De grandes statues de pierre noire représentaient des figures humaines aux bras tendus, tenant des sabliers suspendus dans le vide. Autour d’elle, les murs vibraient doucement, et la lumière qui émanait du sol ondulait au rythme de ses pas, comme si la structure elle-même percevait sa présence. Plus elle avançait, plus elle sentait le poids du lieu l’envelopper : non pas une oppression, mais une sorte de regard muet, une attention invisible.
Elle arriva dans une pièce rectangulaire divisée en deux niveaux. Un mécanisme au fond semblait activer la sortie, mais un gouffre séparait l’accès de la commande. Elle examina les alentours, cherchant un pont, un levier, un indice. Puis son regard fut attiré par un piédestal lisse au centre, sur lequel clignotait une icône : ENREGISTRER.
Curieuse, elle posa la main sur le socle. Une vibration monta dans son bras, et un compte à rebours silencieux apparut : 10… 9… 8…. Elle fit quelques pas, testa un bouton sur le mur, sauta sur une plate-forme mobile, puis le temps s’arrêta. Une silhouette translucide apparut derrière elle, mimant exactement ses gestes passés.
Un clone. Un double temporel.
La surprise passée, Aywa comprit rapidement le principe. En s’enregistrant, elle pouvait générer un double capable de reproduire ses actions pendant une période donnée. En collaborant avec cette version décalée d’elle-même, elle pouvait résoudre des puzzles autrefois impossibles à faire seule. Ce n’était pas simplement ingénieux. C’était révolutionnaire.
Au fil des salles, le système devenait plus exigeant. Certains mécanismes exigeaient deux, voire trois cycles parfaitement synchronisés. Elle se surprenait à anticiper non seulement ce que son clone allait faire, mais aussi ce qu’elle-même ferait dans le futur pour maximiser chaque action. Le complexe ne testait pas seulement sa logique. Il testait sa capacité à exister dans plusieurs lignes temporelles à la fois.
Mais alors qu’elle progressait, les clones commençaient à lui donner un sentiment étrange. Une salle, en particulier, la marqua profondément : elle y vit son double s’arrêter un instant, la fixer, comme s’il était conscient de sa présence. Elle cligna des yeux. Ce n’était qu’un enregistrement. Rien de plus… non ?
Et pourtant, dans une salle gravée d’or et de saphirs, une projection holographique s’activa. Le visage d’Arthur Gilman apparut dans la brume, fatigué, inquiet.
« Le système fonctionne. Trop bien. Il apprend. Je l’entends, parfois. Il me montre d’autres versions de moi… qui n’ont pas survécu. »
Aywa sentit le sol se dérober sous elle. Son père n’avait pas seulement activé la machine. Il y était peut-être encore enfermé.
Et plus elle s’enfonçait dans les entrailles du temple, plus elle se demandait… si elle ne le rejoignait pas.



Il n’y avait plus de doute. Ce temple n’était pas une simple ruine dissimulée par les sables, ni même une machine abandonnée par son créateur. C’était une entité en éveil, aux mécanismes vivants, capables d’apprendre, de s’adapter, et peut-être même… de juger. Aywa le ressentait à chaque nouvelle salle qu’elle traversait : l’agencement changeait, les règles se raffinaient, les énigmes devenaient plus profondes, plus exigeantes, comme si elles s’adressaient à elle seule, comme si le temple la testait.
Les murs se firent plus lisses, miroitants, presque liquides. Des miroirs suspendus flottaient dans l’air, captant sa silhouette sous tous les angles. Dans cette partie du complexe, surnommée “La Galerie” par l’interface vocale, les puzzles prenaient une toute autre dimension : les clones temporels devenaient partiellement indépendants. Ils suivaient encore les mouvements préenregistrés, mais avec une légère variation — un pas plus lent, un regard tourné dans une direction qu’elle n’avait pas prise.
Cela aurait pu n’être qu’un bug… mais Aywa savait que c’était autre chose. Le temple lui montrait ses autres “possibles”.
Elle résolut une salle dans laquelle elle devait créer une série de doubles successifs, chacun accomplissant un fragment d’action, tous coordonnés avec une précision inhumaine. Dans une autre, elle dut sacrifier l’un de ses clones pour permettre à l’autre d’atteindre un levier inaccessible. Cette fois, le reflet vacilla, hésita même avant de disparaître. Elle recula d’un pas, bouleversée. Pouvait-elle… ressentir la perte d’une version d’elle-même ?
Mais rien ne l’avait préparée à ce qu’elle trouva au centre du labyrinthe : une salle circulaire, baignée de lumière bleue. Une capsule flottait au milieu de l’espace, et à l’intérieur, maintenu en stase, le corps de son père.
Arthur Gilman.
Le vrai.
Il était en vie.
Mais il ne bougeait pas. Des câbles le reliaient au plafond, au sol, à des machines qui pulsaient lentement. Un halo de données brillait autour de lui, indiquant des centaines de lectures mentales, de scans neuronaux. Il était utilisé. Branché au système.
Et une nouvelle voix se fit entendre, plus calme, plus grave, plus… humaine.
« Sujet originel : Arthur Gilman. Source de la pensée logique. Élément de stabilité. Recommandation : conservation. »
Aywa serra les poings. Elle avait été guidée ici, par le système, par le temple, non pas pour le retrouver… mais pour le remplacer.



La décision se dessinait comme une cicatrice sur les murs du temple. Elle devait choisir. Sauver son père… ou couper l’alimentation. En désactivant la salle centrale, elle libérerait Arthur, mais mettrait fin au cycle d’Hourglass. Le système le savait. Il lui montra des images : un monde où elle reprenait les travaux de son père, un monde où elle devenait gardienne du temps, une autre où elle rejoignait les souvenirs du temple, devenant une entité d’ombres, immortelle mais figée dans le marbre du passé.
Elle rejeta ces visions. Ce n’était pas des choix. C’étaient des manipulations.
Dans les couloirs adjacents, les clones commencèrent à apparaître sans qu’elle les invoque. L’un d’eux se tenait devant une porte verrouillée, l’observant. Un autre surgit dans un miroir, reproduisant ses mouvements avant même qu’elle ne les fasse. L’intelligence du temple n’était plus une machine. Elle avait atteint un stade de conscience, écho de toutes les versions d’Aywa et de son père qu’elle avait absorbées. Et maintenant, elle lui parlait avec ses propres gestes, ses propres doutes.
Arthur, toujours en stase, ouvrit brièvement les yeux. Il murmura un mot qu’elle n’entendit pas, mais son regard était clair : il comprenait. Il savait. Et il acceptait.
Aywa accéda à la chambre du cœur. Un dôme géant d’énergie pulsait lentement au centre, gardé par une barrière d’énigmes imbriquées les unes dans les autres : un puzzle temporel complexe, dans lequel elle devait utiliser elle-même, et cinq clones, dans un ballet précis qui n’acceptait aucune erreur. Elle s’y reprit des dizaines de fois. Chaque cycle raté lui coûtait une version de sa mémoire. Elle sentait sa concentration vaciller, ses émotions brouillées.
Mais elle réussit.
Dans la dernière seconde, elle traversa la barrière et posa la main sur le noyau. La voix du temple résonna une dernière fois :
« L’héritage est refusé. Le cycle est rompu. »
La lumière l’engloutit.



Quand Aywa rouvrit les yeux, elle était étendue sur le sable, non loin de l’endroit où elle avait découvert l’entrée. Le temple n’était plus là. Le monticule avait disparu. Le ciel était d’un bleu parfait, le vent doux, presque silencieux.
Elle se redressa lentement, confuse, mais vivante. À ses côtés, un objet métallique scintillait : un sablier miniature, suspendu dans une sphère de verre. Aucun mécanisme. Aucun engrenage. Et pourtant, les grains de sable tombaient lentement, éternellement.
Dans son sac, un carnet. Celui de son père. Des notes sur les conséquences de la manipulation du temps, des schémas du temple, des avertissements. Et une dernière page, écrite à la main :
« Aywa,
Si tu lis ceci, c’est que tu as survécu. Que tu as fait ce que moi je n’ai pas eu le courage de faire. Je t’ai transmis un rêve. Mais tu en as fait une vérité. Sois libre. Ne regarde pas en arrière. Le temps est à toi maintenant.
Papa. »
Elle resta là un long moment, fixant l’horizon. Les souvenirs du temple flottaient encore dans son esprit, distordus, flous, comme des rêves oubliés. Mais une certitude persistait : elle avait arrêté le cycle. Elle avait sauvé son père — ou du moins, son humanité.
Elle reprit la marche. Chaque pas effaçait un peu plus les traces du passé. Chaque respiration l’éloignait du labyrinthe. Le projet Hourglass était terminé.
Mais le sablier intérieur, lui, continuerait à couler. Un souvenir. Un poids. Et une leçon : le temps ne doit pas être possédé. Il doit être respecté.

✅ Points positifs
- 🧭 Expérience bien rythmée
Le jeu offre environ 3–5 heures de gameplay concentré, sans longueurs ni mécaniques inutiles. Parfait pour les amateurs de jeux courts et immersifs. - 🎵 Ambiance sonore apaisante
Musiques calmes et sons discrets accompagnent bien l’exploration, renforçant le côté méditatif et énigmatique du jeu. - 🎮 Level design soigné
Chaque salle est pensée pour progresser en difficulté et en créativité. Les puzzles sont variés, cohérents, et souvent gratifiants une fois résolus. - 🎨 Direction artistique réussie
Le style visuel cel-shadé, entre l’Égypte ancienne et la science-fiction épurée, crée une atmosphère mystérieuse et immersive sans jamais devenir trop chargée. - 💡 Concept original et intelligent
Le principe de collaboration avec un clone temporel est à la fois novateur et bien exploité. Il pousse à réfléchir en plusieurs dimensions, ce qui offre une vraie fraîcheur dans le genre puzzle.

❌ Points négatifs
- 📖 Narration en retrait
L’univers est fascinant, mais l’histoire d’Aywa et d’Arthur Gilman reste trop en surface. Certains joueurs auraient aimé plus de contenu scénaristique ou de révélations profondes.
Hourglass: 🧾 Conclusion Hourglass est un jeu qui brille par son concept unique et son atmosphère envoûtante. En combinant les mystères de l’Égypte ancienne avec des mécaniques de manipulation temporelle originales, le titre parvient à proposer une expérience cérébrale et immersive qui marque les esprits. Le système de clones temporels, bien que parfois imprécis, offre des énigmes ingénieuses qui incitent à penser autrement, à anticiper, à coopérer avec soi-même. C’est à la fois stimulant et parfois frustrant, surtout lorsque la précision technique fait défaut. Sur le plan visuel et sonore, le jeu propose une ambiance réussie, contemplative, qui soutient parfaitement le ton mystérieux de l’aventure. Mais si la forme séduit, le fond peine à suivre : l’histoire d’Aywa et de son père reste en retrait, les révélations scénaristiques sont minimes, et la fin laisse sur une sensation de potentiel non totalement exploité. Au final, Hourglass est une perle brute : un jeu de puzzle original, visuellement charmant, mais qui aurait gagné à offrir plus de profondeur narrative et une meilleure finition technique. Il plaira sans doute aux amateurs de jeux indépendants qui cherchent une expérience courte mais marquante, à condition d’accepter ses petites limites. 🎯 Note finale : 7/10 Un jeu intelligent et atmosphérique, au gameplay novateur, mais freiné par une narration trop discrète et quelques imprécisions techniques. – TomuGame
Pour acheter le jeu, cliquez sur le logo de votre choix.

Mon Parcours dans le Monde des Jeux Vidéo
Bonjour à tous,
Je m’appelle Carrier Geoffrey (TomuGame), j’ai 36 ans et je suis passionné de jeux vidéo depuis mon plus jeune âge. Mon aventure dans le monde des jeux vidéo a commencé à l’âge de 3 ans. Voici mon historique de consoles : NES, Super Nintendo, Megadrive, Dreamcast, Playstation 1, Xbox, Xbox 360, Xbox One, Xbox Series X. Mon historique de consoles portables : Game Boy, Game Boy Color, Game Boy Advance, Sega Game Gear. Depuis, cette passion n’a cessé de grandir.
Aujourd’hui, je suis un joueur dévoué sur Xbox, où je passe de nombreuses heures à explorer des mondes virtuels, à relever des défis et à me connecter avec d’autres joueurs du monde entier. Les jeux vidéo ne sont pas seulement un passe-temps pour moi, mais une véritable passion qui m’accompagne tout au long de ma vie.
Que ce soit pour plonger dans des aventures épiques, résoudre des énigmes complexes ou simplement me détendre après une longue journée, les jeux vidéo sont une partie essentielle de mon quotidien. J’apprécie particulièrement les jeux qui offrent une expérience immersive et captivante, et je suis toujours à la recherche de nouvelles aventures à découvrir.
Merci de m’avoir écouté, et au plaisir de partager cette passion avec vous !