De l’Ombre à la Rue : Chroniques d’un Dealer



Tout a commencé dans ce que j’appelais ironiquement “ma planque” : quatre murs délabrés à Downtown, un lit pourri et une odeur d’humidité qui s’incrustait dans les draps. C’est là que j’ai rouvert les yeux après une nuit floue, mon téléphone vibrant avec le message d’un certain Eddie, mon seul contact dans ce monde pourri. Il me donnait rendez-vous près du vieux terrain vague à Stink, un coin connu pour ses deals foireux et ses gamins armés. Mon cœur battait plus vite que je l’aurais voulu — j’allais entrer dans un jeu dangereux, sans règle ni retour. Mais j’avais plus rien à perdre, juste la ville à prendre.

Eddie m’attendait dans l’ombre d’un immeuble tagué, son visage à moitié caché sous une casquette et ses poches pleines de marchandises. “Tiens, petit. Trois sachets de weed. Tu les balances à ces adresses, les clients t’attendent,” il a dit, sans sourire. Mon cerveau tournait à plein régime pendant que je planquais les paquets dans mon sac, un œil sur les flics en patrouille. “Tu veux réussir ici ? Gagne du respect. Et surtout, ferme ta gueule.” Puis il a disparu, me laissant seul avec mon destin.

Je n’étais personne, et pourtant cette première tournée me faisait l’effet d’un rite. Dans les rues crasseuses de Kennel, je filais d’un coin à l’autre, slalomant entre les containers et les regards curieux. Chaque livraison me rapprochait un peu plus d’un semblant de pouvoir. Mais avec chaque billet gagné, je sentais aussi le poids d’un engrenage dont on ne sort pas indemne. Le téléphone vibrait sans cesse, les clients affamés, le rythme s’accélérait.

Le soir venu, je suis rentré avec mes premiers dollars sales et la tête pleine de parano. La porte de ma planque a claqué comme un cercueil, et je me suis affalé sur le lit miteux, incapable de fermer l’œil. Eddie m’avait dit que le respect était la monnaie d’Eden Town, mais il avait oublié de préciser que la peur, elle, était gratuite. J’étais dans le business maintenant — ce n’était que le début. La vraie question, c’était jusqu’où j’étais prêt à aller.



Je n’ai pas dormi cette nuit-là. Le plafond suintait l’angoisse et le bruit de la rue me maintenait en alerte, comme si chaque pas dehors appartenait à un flic ou un client frustré. Quand le jour s’est levé sur Downtown, j’étais déjà debout, prêt à répondre à Eddie, qui me testait encore. Cette fois, les quantités avaient doublé : dix sachets, deux types de clients, et plus de risques. Il m’avait aussi glissé un conseil entre deux silences : “Gagne leur confiance, mais oublie jamais que tu restes un pion.”

Je commençais à comprendre comment Eden Town respirait — une ville déchirée entre les deals et les gyrophares. Les flics quadrillaient Stink comme des rapaces, prêts à bondir sur la moindre erreur. Pour éviter de me faire gauler, j’ai planqué ma came dans les poubelles, les égouts, les ruelles oubliées. Les clients m’envoyaient des messages codés, rendez-vous à heure précise, comportement suspect interdit. Ce n’était pas seulement de la vente, c’était un art de la dissimulation.

Avec l’argent, j’ai acheté une balance, un grinder, et surtout : une table. La découpe des doses devenait un rituel, presque hypnotique, entre les murs pourris de ma planque. J’ai commencé à couper la weed avec du sucre, à tester les mélanges, à gagner plus en vendant moins. Eddie m’a félicité brièvement, puis il a évoqué une nouvelle étape : recruter un revendeur. Mon business ne pouvait plus tenir sur mes seules jambes, il me fallait des mains de confiance… ou du moins, des mains peu bavardes.

J’ai rencontré mon premier revendeur dans un coin sombre de the Ghetto. Un type nerveux, mais obéissant, qui se fichait des risques tant qu’il touchait sa part. Je l’ai équipé, briefé, et envoyé en mission. Mon téléphone vibrait sans arrêt : commandes, livraisons, feedbacks. Je commençais à me sentir comme un patron, un vrai, mais chaque réussite s’accompagnait d’un vertige. Plus je montais, plus la chute devenait brutale. Et au fond de moi, je savais que ça finirait par saigner.

Ce soir-là, je suis rentré avec plus d’argent que je n’en avais jamais vu. Le respect montait, les commandes pleuvaient, et même Eddie paraissait impressionné. Mais en passant devant la fenêtre, j’ai vu un drone de surveillance voler au-dessus de la rue. La police s’organisait, l’étau se resserrait, et je n’étais plus invisible. Ce n’était plus un jeu, c’était la guerre. Et dans cette ville, il n’y avait pas de place pour les faibles.



Les jours passaient et Eden Town s’ouvrait à moi comme une plaie mal refermée. Je gérais déjà trois quartiers : Downtown, Stink et Kennel. Chaque zone avait ses profils, ses dangers, ses failles. Je coordonnais les livraisons, recrutais de nouveaux dealers, organisais les planques. Eddie, toujours dans l’ombre, me proposait maintenant de tester les pilules. La came changeait, les clients aussi. Et moi, je devenais le poison dans les veines de la ville.

La planque d’origine ne suffisait plus. Trop petite, trop exposée. J’ai investi dans un nouveau local à East Oldtown, plus discret, plus fonctionnel. Tables, équipements, sacs zippés, tout était calibré pour la production en masse. Je passais mes nuits à peser, couper, emballer. Chaque bruit dehors me faisait sursauter, mais l’adrénaline me tenait éveillé. Mon téléphone affichait des centaines de messages. Et je savais que je devais répondre à tous.

C’est à cette époque que j’ai rencontré Kevin, un revendeur malin et ambitieux. Il m’a permis d’ouvrir West Oldtown sans trop attirer l’attention. Grâce à lui, mes livraisons étaient plus rapides, plus fluides. Mais il m’a aussi appris que la rue ne pardonne pas les erreurs. Un de mes autres gars s’était fait choper avec un sac plein, et les flics avaient mis la pression. Je devais m’adapter. Je devais devenir invisible.

Alors j’ai investi dans la fabrication locale. Le laptop d’Eddie m’a donné accès à des fournisseurs plus discrets, des chimistes anonymes, des commandes en ligne. La cuisine tournait jour et nuit, l’argent rentrait à flots. Je portais un masque quand je sortais, les poches pleines et l’âme vide. Mon quartier s’étendait, ma réputation aussi. Mais chaque fois que je montais une marche, je sentais l’œil d’Eddie sur moi… froid, calculateur. Il ne formait pas un partenaire. Il formait un roi.

Un soir, un message s’est glissé dans mon téléphone, codé et urgent. “Ils t’ont repéré. Cache la came. Garde ton sang-froid.” C’était clair : la DEA était dans la ville. J’ai mis mes sacs dans les planques, briefé mes revendeurs, effacé les données. J’ai passé la nuit à fuir, sans savoir si j’allais me faire coffrer ou tirer dessus. Le jeu venait de changer. Et j’étais désormais au centre de la cible.



La rafle a commencé au petit matin. Sirènes, gyrophares, chiens et policiers casqués. J’ai observé le carnage depuis une ruelle de West Oldtown, dissimulé derrière des poubelles. Plusieurs de mes revendeurs ont été arrêtés. Un laboratoire secondaire a été vidé. Mon empire, bâti en silence, était en train de se fissurer. Mais au lieu de paniquer, j’ai analysé. Ce n’était pas une fin. C’était une alerte. Et j’étais prêt.

Je suis retourné voir Eddie, pour la première fois depuis des semaines. Il m’a observé avec ce regard étrange, mi-fasciné, mi-prédateur. “T’es toujours debout, gamin. Impressionnant.” Il m’a proposé un marché : me faire oublier, ou grimper un dernier échelon. Le cartel mexicain ouvrait une ligne maritime. Plus risquée, mais plus rentable. J’ai accepté sans hésiter. Si je tombais, autant que ce soit en roi. Et pas en fuyard.

Avec cette alliance, j’ai pu introduire la coke dans le réseau. Les clients sont devenus accros, les commandes ont explosé. Mais la DEA était toujours là, tapie dans l’ombre. J’ai dû changer de rythme. Utiliser les tunnels de Stink, détourner les patrouilles, corrompre deux flics de Kennel. J’étais devenu une machine à fric, une légende urbaine. Mon surnom courait dans les rues comme une rumeur. J’étais devenu le Fantôme d’Eden Town.

Mais à ce niveau, la trahison est un poison lent. Kevin a disparu. Un de mes plans a sauté. Quelqu’un m’a balancé. J’ai retrouvé un micro dans un sac, un autre dans un mur. Je n’avais plus le choix : je devais tout brûler. Nettoyer mes traces. Recommencer ailleurs. J’ai envoyé un dernier message à Eddie : “Je change les règles.” Il m’a répondu simplement : “Alors assume les conséquences.” Je savais qu’il viendrait.

Ce soir-là, j’ai vidé ma dernière planque, cramé les stocks, désactivé les accès. Il ne restait rien sauf moi, une carte, et quelques liasses. J’ai pris la route vers les égouts de Downtown, là où tout avait commencé. Et j’ai attendu la nuit. Pas celle du ciel. Celle des balles. Celle du jugement. J’étais prêt.



Le lendemain, Eden Town s’est réveillée dans un silence trouble. Les rues étaient calmes, mais les regards parlaient. Certains disaient que j’étais mort. D’autres que j’étais parti au Mexique. La vérité, c’est que je m’étais réfugié dans un bunker secret, préparé depuis des semaines. J’avais un plan. Pas pour survivre. Pour renaître. Et revenir plus fort.

Eddie m’a contacté depuis une ligne sécurisée. “On t’a donné ta chance. Tu l’as prise. Maintenant, soit tu deviens le prochain roi… soit tu redeviens personne.” Ce n’était plus une question d’argent. C’était une guerre d’influence. La ville était à feu et à sang. Les cartels se déchiraient. Et moi, je tirais les ficelles depuis les ombres. Je n’étais plus un dealer. J’étais le système.

J’ai reconstruit le réseau, mais sous un autre nom, avec d’autres visages. Les anciens revendeurs étaient partis ou morts. De nouveaux visages sont arrivés, plus jeunes, plus discrets. Je ne donnais plus d’ordres. Je dictais les lois. Le respect était gravé sur les murs, et la peur dans les regards. Plus personne n’osait prononcer mon nom. Mais tout le monde savait que j’étais là.

La DEA n’a jamais pu prouver quoi que ce soit. Les données avaient disparu. Les témoins étaient morts ou en fuite. Eden Town continuait de tourner, comme un engrenage rouillé et sanglant. Mais j’étais celui qui tenait la clef. Et je savais une chose : dans ce monde-là, il n’y a pas de sortie. Juste des trônes vides et des tombes pleines.

Alors j’ai repris le téléphone. J’ai relancé les commandes. Un nouveau quartier, un nouveau nom, un nouvel empire. Le cycle recommençait. Et dans les bas-fonds d’Eden Town, une légende renaissait une fois de plus… sous un nuage de poudre blanche.

Votre serviteur, TomuGame


✅ Points positifs

  • 🔊 6. Ambiance sonore réussie
    Musique, bruit de la rue et alertes sonores renforcent l’immersion et la tension permanente.
  • 💰 5. Liberté d’approche
    Tu choisis tes clients, ton mode de distribution, tes planques, tes fournisseurs et même tes prix, ce qui donne une grande liberté.
  • ⚗️ 4. Système de fabrication et de mélange
    Les mécaniques de transformation des drogues sont poussées, avec des recettes, des mélanges et des balances à gérer.
  • 🌆 3. Représentation crédible de la ville
    Eden Town est bien structurée, avec des quartiers distincts, chacun ayant ses risques, ses clients et ses opportunités.
  • 🧠 2. Progression bien pensée
    Le joueur commence avec peu de moyens et progresse progressivement vers un empire, ce qui donne un vrai sentiment d’évolution.
  • 🎮 1. Concept original et immersif
    Le jeu propose une expérience unique en simulant le quotidien d’un dealer avec réalisme, gestion et stratégie.

❌ Points négatifs

  • 🔁 3. Activités répétitives
    Au bout de quelques heures, les missions se ressemblent, et la boucle de gameplay peut devenir lassante.
  • 🤖 2. IA limitée
    Les PNJ ont un comportement souvent répétitif ou irréaliste, ce qui nuit au réalisme global du jeu.
  • 🧱 1. Graphismes datés
    Visuellement, le jeu semble dépassé, avec des textures basiques et une modélisation simpliste des personnages.

Drug Dealer Simulator: Drug Dealer Simulator offre une expérience originale, immersive et bien pensée pour ceux qui aiment la gestion et les jeux de simulation atypiques. Toutefois, des graphismes datés, une IA faible et des missions parfois répétitives l’empêchent d’atteindre l’excellence. 🎖️ Note justifiée : 7.5/10 — Un très bon jeu de niche, perfectible mais marquant. TomuGame

7.5
von 10
2025-05-31T18:13:52+0200

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