Somber Echoes – Une odyssée Metroidvania entre gloire antique et futur brisé

Somber Echoes, des studios Rock Pocket Games et Lav Games, nous embarque dans une proposition Metroidvania ambitieuse et singulière. Le jeu tisse une toile narrative et visuelle fascinante, mélangeant la richesse de la mythologie gréco-romaine avec l’ambiance sombre et intrigante de la science-fiction post-apocalyptique. Aux commandes d’Adrestia, une guerrière ressuscitée, nous devons arrêter sa sœur jumelle, Harmonia, qui menace de défaire l’univers à bord du majestueux mais désormais corrompu vaisseau spatial “Atromitos”. Sur le papier, le concept est une réussite éclatante, mais comme souvent, la perfection se niche dans les détails.

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Somber Echoes
Somber Echoes
Développeur: Rock Pocket Games
Prix: 21,99 €

Un univers visuel et sonore d’exception

Dès les premières minutes, Somber Echoes séduit par sa direction artistique époustouflante. L’Atromitos est une merveille de design, où les colonnes et les statues de marbre côtoient les entrailles métalliques d’un vaisseau futuriste envahi par une force inconnue. Chaque district offre une identité visuelle distincte, des serres luxuriantes aux laboratoires froids, toujours avec cette fusion saisissante. La verticalité des environnements est particulièrement bien exploitée, offrant des panoramas impressionnants et invitant à une exploration constante des hauteurs. Le design des créatures est à la hauteur de l’horreur annoncée, avec des monstruosités grotesques qui renforcent l’ambiance de dread.

Ce qui frappe surtout, c’est l’approche artistique sombre qui met en exergue la lumière qu’Adrestia apporte dans ce monde de ténèbres. Même si la pénombre ambiante ne permet pas toujours d’apprécier chaque détail, le travail soigné derrière la conception visuelle est palpable.

L’ambiance sonore complète à merveille ce tableau. La bande-son, souvent ambient, mélange avec brio des sonorités électroniques et orchestrales qui épousent parfaitement le mariage des genres. Les effets sonores sont percutants, des grognements des ennemis aux bruits de pas résonnant dans les couloirs. C’est fluide, limpide, et la musique d’ambiance est parfaitement adaptée à la situation. La voix de la narratrice est également impeccable, intervenant à propos pour accompagner l’histoire ou souligner un moment important.

Combat acrobatique et armement varié… Mais un potentiel sous-exploité

Adrestia dispose d’un arsenal conséquent et d’un moveset impressionnant. Armée d’un Gladius, d’une lance, d’une hache lourde et même d’un arc, notre héroïne est prête à affronter les horreurs du vaisseau. Le bouclier n’est pas qu’un simple outil de défense ; le parry (parade) est une mécanique clé, permettant de briser la garde des ennemis et des boss pour déclencher des assauts dévastateurs. Les combats sont conçus pour être précis et acrobatiques, offrant des moments grisants lorsque toutes les mécaniques s’enchaînent parfaitement.

Cependant, le système de combat, bien que prometteur, n’est pas sans défauts. La lance, bien que versatile pour le combat à distance, peut être frustrante à utiliser, surtout si elle manque sa cible et se coince dans un endroit inaccessible (heureusement, une amélioration permet de la rappeler). La hache, puissante, souffre d’un temps de charge qui la rend difficilement utilisable en pleine mêlée. L’arc, quant à lui, consomme de l’armure, forçant une gestion de ressources qui n’est pas toujours intuitive.

Le plus grand bémol réside dans la densité d’ennemis. Souvent faible, elle ne permet pas d’exploiter pleinement le potentiel du moveset d’Adrestia. Les affrontements sont sporadiques, et le système d’amélioration, dont le coût en “favor” est remarquablement bas, ne pousse pas à la chasse aux ennemis. Il n’y a pas de système de “farming” d’expérience, ce qui, paradoxalement, peut rendre les combats moins pertinents une fois les améliorations principales acquises. Le nombre de boss est également jugé minimal, laissant un sentiment de gâchis face à un système de combat aussi riche.

Jouabilité PC : une expérience conçue pour la manette

La fluidité du gameplay est notable, à condition de jouer à la manette. L’expérience au clavier est un véritable calvaire, rendant le jeu beaucoup moins agréable. Cela suggère que Somber Echoes a été développé prioritairement pour les consoles, la version PC semblant avoir été un portage secondaire. De plus, un problème majeur réside dans l’impossibilité de changer les configurations des touches du clavier dans les options, une fonction pourtant présente mais inopérante.

Exploration : le cœur battant du Metroidvania

Si le combat manque parfois de substance, l’exploration est indéniablement le point fort de Somber Echoes. Le jeu se positionne fermement comme un Metroidvania basé sur la découverte. La capacité d’Adrestia à se transformer en Aether Lantern pour effectuer des dashes multidirectionnels est la clé de voûte de cette exploration. Cette mécanique, qui s’améliore pour permettre des chaînes de dashes, transforme chaque zone en un terrain de jeu vertical où secrets et chemins cachés abondent.

La carte est massive et incroyablement bien conçue pour encourager les retours en arrière (backtracking), signature du genre. Chaque nouvelle capacité débloquée invite à revisiter des zones antérieures, souvent avec la promesse de découvrir de nouvelles sections ou des secrets jusqu’alors inaccessibles. Si certains pourraient trouver le va-et-vient fastidieux, il est ici fluidifié par la faible densité d’ennemis qui permet de “zipper” à travers les zones. Même si les récompenses de l’exploration sont parfois minimes par rapport à l’effort (une fraction de vie, un collectible), le plaisir de la découverte et de la navigation est le moteur principal.

Le système de voyage rapide est, en revanche, un peu alambiqué. Bien qu’il permette de se déplacer entre les sanctuaires au sein d’un même biome, le déplacement inter-biome est limité à des points uniques et la carte de voyage rapide manque de zoom, ce qui peut rendre la navigation laborieuse. Cependant, ces désagréments ne gâchent pas le plaisir de se perdre volontairement dans les méandres du vaisseau pour découvrir ses secrets.

Narration : une histoire intrigante au récit dilué

L’histoire de Somber Echoes, inspirée de la mythologie grecque, est riche et pleine de potentiel. La dynamique entre Adrestia et Harmonia, les enfants d’Arès et Aphrodite, est fascinante. Cependant, la narration est l’un des points faibles du jeu. Bien que présente, elle reste floue, souvent présentée par le biais de mini-cinématiques statiques et d’une narration trop fréquente. La prose poétique est souvent vague et difficile à suivre, ce qui rend l’immersion compliquée. Les journaux de bord, bien qu’intéressants, sont de simples textes qui ne compensent pas toujours le manque de dynamisme du récit principal. C’est une histoire qui mérite d’être racontée, mais qui souffre d’une exécution peu engageante et semble mal amenée aux joueurs, ce qui est dommage.

En conclusion

Somber Echoes est un jeu qui transpire la passion de ses développeurs et qui est, au final, un très bon Metroidvania. Il brille par son originalité et sa direction artistique, avec une fusion de la mythologie gréco-romaine et de la science-fiction qui est une réussite visuelle et thématique. L’exploration est gratifiante et la mécanique de dash est un vrai plaisir.

Cependant, le jeu est un diamant brut qui aurait bénéficié d’un polissage supplémentaire. Les lacunes dans la densité d’ennemis, les petits défauts du système de combat, un platforming parfois frustrant par sa rigidité, et une narration qui peine à engager pleinement, empêchent Somber Echoes d’atteindre le statut de “must-play”. La version PC, en particulier, souffre d’une optimisation et de configurations clavier qui laissent à désirer.

Pour les méga-fans de Metroidvania qui recherchent une expérience unique, une esthétique forte et qui sont prêts à passer outre quelques irritations, Somber Echoes offre une aventure digne d’intérêt. Il ne deviendra peut-être pas la prochaine référence du genre, mais il prouve la passion de ses créateurs et offre une odyssée mémorable, même si elle est parfois semée d’embûches. C’est un jeu à essayer, surtout si son concept vous attire et si vous avez une manette à portée de main.

Recommandé :

  • Les fans inconditionnels de Metroidvania en quête d’une expérience originale.
  • Les joueurs appréciant les univers sombres et les directions artistiques fortes.
  • Ceux qui disposent d’une manette pour une expérience de jeu optimale.

  • Direction artistique époustouflante et ambiance sombre unique
  • Musique et design sonore impeccables
  • Exploration très satisfaisante
  • Grand potentiel du système de combat

  • Narration floue et mal amenée
  • Optimisation PC et commandes clavier perfectibles
  • Platforming exigeant et parfois frustrant
  • Faible densité d’ennemis et boss peu nombreux
  • Récompenses d’exploration parfois minimes par rapport à l’effort

Configuration

Minimum:

  • OS: Windows 10 64bits ou plus
  • CPU: AMD Ryzen 5 3600 | Intel i5-9600K ou plus
  • RAM: 8 GB
  • GPU: GTX 1660 TI | RX 5600 XT | Arc A580 ou plus
  • Stockage: 25 GB d’espace disponible

Somber Echoes: Somber Echoes est un très bon Metroidvania qui brille par son univers artistique unique et son exploration immersive, même si une narration floue et une optimisation PC perfectible l'empêchent d'atteindre son plein potentiel. Razi3L

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